L’actualité internationale regorge d’informations sur la persistance de conflits opposant des États sur les questions de frontières, d’ingérence dans les affaires intérieures et d’animosité personnelle entre dirigeants. Ces conflits sont la conséquence de choix idéologiques, de projets de société et de formes de gouvernement divergents et souvent l’expression d’une course chimérique au leadership régional. Autant cette actualité sent le brûlé, autant elle alerte les pompiers de service: les médiateurs.
Si en diplomatie, la médiation est un exercice ordinaire, elle attise cependant la curiosité des observateurs quand les médiateurs sont apparemment des pays moins influents sur les échiquiers politique, diplomatique et stratégique. Le plus curieux est le fait que certains d’entre eux se lancent dans des médiations entre acteurs majeurs qui ne les écoutent pas en fin de compte. Ils jouent le rôle de ballon d’essai, en attendant que les vrais acteurs entrent en jeu.
Or la notion de médiateur se confond avec celle des ambitions politiques, diplomatiques, stratégiques et sécuritaires de certains acteurs étatiques et non-étatiques qui cherchent à avoir une place au soleil ou à rendre service pour des raisons de dépendance unilatérale ou de vassalité géopolitique.
De la médiation politique à la gourmandise diplomatique ; de la folie des grandeurs à la perte totale au change, voici comment est scellé le sort de certains acteurs étatiques invités à user de leur art de négociateurs avérés pour rapprocher les points de vue d’autres acteurs en conflit.
Il s’agit en fait de leur implication dans la dynamique de la répartition de rôles au sein d’un système international remuant voire agité en permanence. Le jeu en vaut la chandelle pour des acteurs étatiques en souffrance d’empreinte sur l’échiquier diplomatique régional et international auquel ils appartiennent. Le jeu est également bénéfique pour des acteurs non-étatiques pressés par le temps pour marquer leur terrain dans des enjeux politiques intranationaux serrés.
Il est de coutume d’entendre les médias parler de médiations entreprises par des pays ciblés pour dégeler l’iceberg des divergences ou empêcher l’escalade militaire entre États. Toutefois, l’acceptation de la médiation par les belligérants n’est pas le fruit du hasard ou le résultat d’un réveil de la conscience des décideurs.
La médiation répond à un certain nombre de critères, dont en particulier, l’œil bienveillant des grands décideurs internationaux, qu’ils soient étatiques ou non-étatiques, mais qui ont droit au chapitre sur les questions de sécurité et de stratégie mondiales. En réalité, la médiation est la résultante d’une appréciation réfléchie de la hiérarchie des acteurs en conflit et des médiateurs cooptés selon une grille de préférences qui, parfois, laisse les observateurs pantois.
La médiation ne se décide pas du jour au lendemain. Elle entre dans le cadre d’un package qui ne laisse rien au hasard. Dès le départ, les lignes rouges sont tracées. En effet, il n’existe pas de médiateurs désintéressés, mais plutôt de médiateurs qui ambitionnent de réaliser des gains diplomatiques pouvant servir leurs agendas politiques intranationaux.
À cet égard, on pourra distinguer plusieurs catégories de médiateurs. Un : les médiateurs, acteurs majeurs qui interviennent pour organiser la sécurité et la stabilité dans leur voisinage immédiat ou dans des régions réputées pour leur instabilité endémique. La médiation qu’ils entreprennent est en fait une injonction aux acteurs en conflit de s’entendre immédiatement et d’éviter de créer la zizanie. L’équilibre de puissance est en leur faveur et les acteurs incriminés sont sommés de s’en tenir à la fréquence hertzienne de la vocifération qui leur est impartie.
Deux : les médiateurs intermittents sécuritaires. Ils sont moins importants dans la hiérarchie des acteurs, mais ils remplissent fidèlement leur rôle sur des échiquiers stratégiques relativement stables, mais dont les enjeux sont clairement définis. Ces acteurs-là peuvent être appelés “puissances intermédiaires” se targuant d’avoir un passé historique respectable.
Trois : les médiateurs, acteurs mineurs, dont le rôle est limité dans le temps et l’espace. Ils peuvent avoir eu un passé historique glorieux ou avoir réalisé des prouesses économiques. Certains d’entre eux ont bénéficié de circonstances favorables durant les deux premières décennies post-indépendance (1960-1980).
Quatre : les médiateurs apprenti-sorciers qui se jettent dans les marécages de la médiation sans mesurer leur densité, leur niveau d’eau et le risque de noyade.
Des médiations guet-apens
Toutes ces catégories de médiateurs sont observées à la loupe par les vrais décideurs au sein du système international. Ce sont ces derniers qui leur laissent la marge de manœuvre idoine pour intervenir. Dans le passé, la mission de médiateur est confiée à des personnalités portant le titre d’envoyé personnel ou d’ambassadeur itinérant. Elles sont visibles et autorisées à faire des déclarations sur l’évolution du processus de médiation. Les belligérants sont connus: des États.
Or, la qualité du médiateur et son origine peuvent être importantes. A cet égard, on peut citer Philip C. Habib (1981-1983) d’origine libanaise dans le cas du conflit arabo-israélien et palestino-israélien. On peut mentionner également Zalmay Khalizade (2001-2005 et 2019-2020), d’origine afghane en tant que médiateur dans la crise afghane. Un autre exemple encore plus bavard est celui de Richard Holbrooke (1995), artisan avec le premier ministre suédois, Carl Bildt, des accords de paix de Dayton sur la Bosnie. Les États-Unis ont tenté et réussi la même chose en Irlande avec la signature de l’accord de paix sur l’Ulster en 1998. La personnalité qui a fait pencher la balance a été le président Bill Clinton, en raison de ses origines irlandaises.
La mission de médiation a évolué durant les deux dernières décennies. Si, dans le passé, les médiateurs étaient des personnalités discrètes sinon anonymes, émanant de plusieurs structures, en fonction de la mission assignée, elles sont aujourd’hui sous les feux de la rampe et donnent l’impression d’être des vedettes. Depuis quelques années, le vedettariat est subtilisé par des chefs d’État ou par des ministres des Affaires étrangères.
Voyons concrètement à quoi ressemble cette catégorisation et quels sont les acteurs qui nous intéressent dans cet article ?
La période post-Covid-19 a semé le doute dans l’esprit des décideurs étatiques à travers le monde. Que l’on accepte ou l’on rejette la théorie du complot (conspiracy theory), une chose est certaine : le contrôle des conflits endémiques et le risque de voir naître d’autres ont imposé la révision en profondeur des mécanismes de gestion des crises et la redistribution des cartes qui y sont associées.
Or, la mission de médiation est doublée par celle de créer des crises et de les gérer à distance. Comment résoudre cette équation à plusieurs inconnues ? On peut le faire en insistant sur l’idée de la hiérarchisation des conflits. Un : les conflits interétatiques qui nécessitent une gestion au grand jour. Deux : les conflits générés par des groupes armés non-étatiques (GANE). Trois : la définition de la notion du lobbying et sa corrélation avec la quête de l’influence et la résolution des litiges de nature bilatérale.
Dans l’esprit de la majorité des gens, la mission de lobbying correspondrait à l’exercice dissimilé de la corruption. Dans le monde des affaires, le lobbying est assimilé au délit d’initié. En politique, il est défini comme une manœuvre de persuasion ou de dissuasion. En réalité, le lobbying diplomatique est codifié et, en tout état de cause, vise la réalisation d’un objectif politique ou diplomatique particulier par des moyens, somme toute, pacifiques et légaux. Il constitue la première étape d’un processus visant la résolution d’un conflit bilatéral -ou du moins le rapprochement des points de vue des parties en conflit en ayant recours à une tierce personne.
Qu’en est-il des conflits gérés par des agents interposés : les groupes armés non-étatiques (GANE) ? Ces groupes agissent à l’intérieur des États souverains et visent la conquête du pouvoir, la sécession, ou l’exécution d’un scénario échaudé par des intérêts étrangers étatiques et non-étatiques. Ces derniers participent à (ou profitent de) la création de ces groupes dont une bonne partie se targue d’appartenir à la catégorie des mouvements de libération nationale. Il s’agit là de la deuxième étape de l’exercice des pressions pour obtenir des gains immédiats : l’affaiblissement d’un État souverain et ensuite le recours à la médiation guet-apens.
Maintenant, les conflits à ciel ouvert qui nécessitent une gestion rigoureuse parce que sous les projecteurs de l’actualité. Ces conflits sont servis aux consommateurs avides de la condition humaine moribonde et misérable. Ils sont inscrits dans la durée. Les médiateurs qui y sont impliqués se font assigner le rôle d’avancer à pas de tortue en multipliant les questions de procédures pour noyer le poisson.
Or, la hiérarchisation des missions de médiation est intimement liée à la hiérarchisation des acteurs de la médiation. En effet, ces acteurs étatiques sont cooptés pour jouer des rôles d’intermittents stratégiques. Pour étayer cette thèse, trois espaces nous intéressent : l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.
L’Europe : L’histoire de l’Europe de la deuxième moitié du XXe siècle offre une belle illustration de ce type de médiations. Par exemple, le scénario écrit par les États-Unis au lendemain de la décomposition de l’URSS, était de circonscrire la Russie, mais sans permettre à l’Europe occidentale de se sentir libérée de ses engagements envers Washington. Ces engagements remontent à l’après Première Guerre et Deuxième Guerre mondiales.
Toute l’architecture de l’Union européenne, de la réunification allemande à la guerre des Balkans a été échafaudée sur la base de ‘la fin de l’histoire’ —pour reprendre la thèse de Francis Fukuyama— en dégageant une seule puissance planétaire contrôlant le reste du monde. Ce contrôle devait se faire sur la base non pas de la notion de dépendance stratégique classique, mais de celle de “la suzeraineté dynamique”.
Mettant en œuvre cette perception de la gestion des conflits, les États-Unis ont délégué à des acteurs étatiques qu’ils ont jugés capables, le rôle d’organiser, durant une période déterminée, la sécurité et d’établir des équilibres de puissance viables dans des sous-régions réputées pour leur instabilité chronique.
La France et l’Allemagne, en tant que moteur de l’Union européenne, se sont fait confier la mission de faire le jeu de balancier en Europe. Dans l’euphorie, les deux pays ont omis de faire attention aux garde-fous que les États-Unis ont mis en place. Un des garde-fous qui sautait aux yeux, fut l’importance du Royaume-Uni dans les nouvelles équations géopolitiques.
Pis encore, Paris et Berlin se sont permis de traiter avec la Russie sans, au préalable, coordonner avec les États-Unis. Ils ont augmenté le volume des investissements dans ce pays, en oubliant, dans la foulée, que le capital investi est majoritairement sous contrôle de structures financières américaines.
Il en a découlé l’installation d’un climat de suspicion et de méfiance dans les relations entre Washington et la plupart des capitales européennes. Un climat aggravé aussi par la main tendue des Européens à la Chine et à l’Iran, sans parler des questions litigieuses d’importance telles que celle de Taiwan ou la coopération avec les dragons asiatiques.
Un des pays européens qui a défrayé la chronique par sa discrétion est la Norvège. Oslo a facilité les négociations secrètes entre l’Organisation de libération de Palestine (OLP) et Israël (1992-1993), au lendemain de la Conférence de paix sur le Moyen-Orient (1991). La médiation norvégienne a abouti à la conclusion des accords d’Oslo (1993). En dépit de ce qui a été écrit sur cette médiation, il est certain qu’elle n’aurait pas été possible sans l’aval des parrains du processus de paix au Moyen-Orient.
Mieux, la médiation aurait été initiée pour empêcher que des pays scandinaves accélèrent le processus de reconnaissance de la Palestine en tant qu’État indépendant. La Suède a été la première candidate dès les années 1980. L’assassinat dans la rue du Premier ministre Olof Palme (1986) aurait arrêté le processus de reconnaissance. Curieusement, en 2024, trente-et-un ans après les négociations d’Oslo, c’est la Norvège qui décide de reconnaitre officiellement l’État de Palestine.
Le Moyen-Orient : des pays comme la Turquie, le Qatar, l’Egypte et l’Iran ont eu une certaine marge de manœuvre pour contrôler relativement leurs espaces géostratégiques.
La Turquie et le Qatar ont été chargés de promouvoir les structures d’obédience islamique moins radicales et plus ouvertes au dialogue politique intranational. L’Islam politique laïcisé et dogmatisé mis dans le même panier. Une politique prudente vis-à-vis de la République islamique d’Iran aussi bien qu’avec les gardiens de l’orthodoxie sunnite au Moyen-Orient a été menée de concert.
Au début, les deux pays ont très bien géré les choses jusqu’au moment où, à l’éclosion du Printemps arabe, ils ont voulu voler de leurs propres ailes et fausser compagnie à leurs commanditaires. La conséquence a été la passation (dans une continuité relative) du pouvoir à Doha (2013) et une tentative de coup d’État militaire à Ankara (2016).
L’Egypte, trop confiante dans sa capacité de courroie stratégique et de médiateur diplomatique incontournable dans le conflit arabo-israélien et palestino-israélien, a dû déchanter. Hosni Moubarak avait été sollicité, sans succès, d’aller plus loin à la fois dans la lutte contre le terrorisme, l’intégration des islamistes dans l’échiquier politique et la facilitation de la résolution des malentendus entre Palestiniens et Israéliens avec des concessions inacceptables par l’opinion publique égyptienne et arabe.
La propulsion des Frères musulmans dans le cadre du schéma concocté par les États-Unis et leurs alliés européens, en collaboration avec la Turquie et le Qatar, aurait pu faire l’affaire. Toutefois, la suite des événements a freiné l’ambition des architectes et des acteurs de l’islam politique au pouvoir dans la périphérie arabe.
L’Iran continue d’assumer le rôle qui lui avait été assigné sous le règne du Shah, notamment durant les années 1925-1979. L’Iran sous la dynastie des Pahlavi a été le gendarme du Moyen-Orient. L’instauration de la République islamique, en 1979, n’a pas changé grand-chose. Les frictions ou antagonismes qui imprègnent les relations entre les États-Unis, l’Europe et l’Iran ne sont que de la poudre aux yeux. Téhéran gère une série de patronages (et d’arbitrages) dans la région et tire son épingle chaque fois que la situation semble échapper à la vigilance et au contrôle des acteurs majeurs internationaux.
L’Afrique : vers la fin des années 1990, l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Nigéria se sont fait assigner le rôle de “pivots stratégiques” dans leur zone d’influence respective. L’Afrique du Sud a fait valoir son aura de pays pionnier en matière de lutte armée contre l’apartheid et en tant que terrain idoine pour les investissements occidentaux que les dirigeants ont promis de protéger et de consolider. Le Nigéria et l’Algérie ont promu leur rôle en tant que producteurs d’hydrocarbures combien vitaux pour la sécurité énergétique de l’Europe et des États-Unis.
Profitant de la bénédiction des grandes puissances et des puissances intermédiaires, les trois pays ont forgé une alliance pour organiser la sécurité régionale. Cette gestion tripartite s’est heurtée aux ambitions de la Libye, dont le leader n’a pas accepté d’être lâché au milieu du chemin. Il a rappelé à ceux qui l’avaient amené au pouvoir en 1969 (les États-Unis), pour jouer le rôle de fauteur de troubles en Afrique et au Moyen-Orient, qu’il ne se laisserait pas faire.
Les trois pays ont commis une erreur d’appréciation fatale. Ils ont sous-estimé le pouvoir de marchandage et la puissance silencieuse d’autres acteurs africains, en l’occurrence, le Maroc et l’Egypte. Ils ont également boudé d’autres acteurs, dits mineurs, qui jouent le rôle de balancier dans des situations de marchandage diplomatique et sécuritaire serré.
Date d’expiration plus tôt que prévu
Qu’en est-il des acteurs non-étatiques – agents interposés – dont la date d’expiration est arrivée plus tôt que prévu ? Les changements géopolitiques qui ont lieu produisent de nouvelles configurations qui imposent la nécessité de la résolution ou de la liquidation des conflits régionaux.
Cependant, le processus consisterait à procéder en deux étapes : Un : différer la résolution définitive des conflits inter-États à une date ultérieure. Deux : se concentrer sur les mouvements d’obstruction intranationaux créés (ou sponsorisés) par des intérêts étrangers. L’objectif principal est de réorganiser le jeu d’influence afin de permettre aux décideurs internationaux de se mettre d’accord sur une nouvelle feuille de route.
Dans cette feuille de route, les acteurs intermittents stratégiques, qui ont eu le vent en poupe pendant cinq décennies, seront largués. Cela commencera par leur couper les ailes qu’ils déploient hors leur espace géopolitique. Pour atteindre cet objectif, deux voies sont suivies.
D’une part, la neutralisation des mouvements dissidents, comme ce fut le cas du mouvement dissident arménien dans la région du Nagorno-Karabakh récupérée par l’Azerbaïdjan en 2022. D’autre part, la mise en place de garde-fous afin que des projets d’aspiration nationale, à l’image de la nation kurde englobant les Kurdes d’Irak, d’Iran, de Syrie et de Turquie, ne soient ressuscités. C’est dans cet esprit qu’il faut entendre l’avortement du rêve national au Kurdistan irakien en 2017.
Parallèlement, les mouvements qui affichent leur allégeance à des acteurs ascenseurs qui nourrissent des ambitions hégémoniques régionales sont invités à clamer leur ardeur sous peine de se voir anéantis. Preuve en est qu’aujourd’hui, on entend moins parler de Boko Haram, d’Al-Qaïda, de “l’État islamique”, de mouvances islamistes radicales en Asie centrale, etc.
C’est dans cet esprit qu’il faudrait entendre également les agitations de mouvements tels que le Hamas, le Hezbollah, le Jihad islamique, le Hashd al-Chaabi qui tournent, à des degrés différents, dans l’orbite de l’Iran. Ceci permet à ce pays d’être parmi les maîtres d’œuvre des équations politiques et stratégiques au Moyen-Orient et au Proche-Orient en étant impliqué dans les luttes intestines, notamment en Afghanistan et au Pakistan.
Une question s’impose, cependant. Si les acteurs ascenseurs passés en revue plus haut qui ont eu voix au chapitre durant les deux dernières décennies perdent de leur influence, qu’en est-il des autres acteurs tels que les Émirats arabes unis, Oman, le Kuweit, la Chine, l’Espagne, dont on entend parler plus souvent ces trois dernières années ? La recette est la même pour répondre court et juste. Si ces acteurs veulent ne pas commettre les erreurs de ceux qui les avaient précédés dans la mission de courroie stratégique intérimaire, ils doivent s’en tenir au scénario classique.
Ce scénario précise que dans toute configuration géopolitique nouvelle, le respect de la hiérarchie des acteurs est sacré. Il n’y a pas lieu d’improviser ou de se substituer à l’acteur (ou les acteurs associés) qui contrôle la boussole. Il n’est pas question que l’acteur ascenseur coopté exploite le rôle qui lui est assigné pour bousculer l’ordre géopolitique établi dans la sous-région à laquelle il appartient.
S’agissant des mouvements jouant le rôle d’agents interposés, les consignes sont les mêmes. Une fois leur rôle terminé, ils doivent se dissoudre de leur propre chef, s’évanouir dans la nature pour se faire oublier ou subir le sort fatal de se faire liquider.
Des messages indirects sont envoyés en direction des acteurs-ascenseurs et des acteurs armés non-étatiques. S’agissant des acteurs étatiques, cela commence par l’apparition de nouveaux médiateurs pour jouer le surnombre. S’agissant des acteurs non-étatiques, cela se traduit par la diminution de l’aide humanitaire et de l’assistance financière.
En somme, les acteurs majeurs internationaux qui manipulent les échiquiers politiques, diplomatiques, sécuritaires et géopolitiques délèguent des miettes de leur pouvoir de contrôle à des acteurs mineurs en vue de les décharger un peu. Le choix porte sur les plus vulnérables d’entre eux, bien qu’ils donnent l’apparence d’être en bonne santé. L’esprit de la structure féodale des relations internationales rôde toujours dans les zones-problèmes et trace la feuille de route – et carrément dicte la loi.Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!